Au cœur de Trémentines, dans le Maine-et-Loire, l’étang des Hameaux ferme ses eaux aux pêcheurs jusqu’en avril 2025. Une décision nécessaire pour renouveler la population piscicole et maintenir un équilibre fragile dans cet écosystème prisé des amateurs locaux.
Une fermeture temporaire pour un renouvellement stratégique
Depuis le 11 novembre, l’association La Carpe trémentinaise a suspendu la pêche. Sous la direction de Thierry de Battisti, président de l’association, cette action est accompagnée par des experts piscicoles qui recommandent un rempoissonnement contrôlé. Environ 80 kg de gardons et 40 kg de carpes ont déjà été introduits dans l’étang, un apport crucial pour compenser les déséquilibres existants.
Cette opération se déroule à une période favorable où les risques de contamination par des maladies externes restent faibles. L’objectif est de rétablir un habitat sain et dynamique, prêt à rouvrir à la pêche aux truites dès le samedi de Pâques, le 19 avril 2025.
Les défis posés par les espèces carnassières
Le bilan de 2024 met en lumière la croissance spectaculaire de la population de black-bass, suite à l'introduction de 3 individus en 2021. Si ce carnassier est prisé pour sa chair et son intérêt en pêche sportive, il présente un sérieux inconvénient : sa voracité envers les alevins, nuisant à la reproduction des autres espèces.
Pour limiter son influence, les responsables ont décidé d’introduire des gardons de taille importante, échappant ainsi aux prédateurs. Une approche qui vise également à faciliter la pêche aux carnassiers, notamment pour les amateurs utilisant des vifs, dont les populations sont actuellement en déclin.
Une population de carpes à reconstruire
Les carpes, symboles des eaux de l’étang des Hameaux, ont particulièrement souffert ces dernières années. L’été 2023 a été marqué par une hécatombe de plus de 120 individus, victime de la maladie du sommeil. Cette fois, l’association mise sur des carpes miroir, réputées plus résistantes, avec l’introduction de 80 spécimens de 500 g chacun.
Une vidange de l’étang est aussi prévue pour 2025, permettant un nettoyage en profondeur et une évaluation complète des espèces présentes. Ce processus, répété périodiquement (la dernière vidange datant de 2017), vise à éviter la prolifération non souhaitée de carnassiers comme le sandre, qui s’est mystérieusement invité dans ces eaux.
Une communauté de pêcheurs engagée
En 2024, 140 pêcheurs, dont une trentaine de jeunes, ont souscrit à une carte annuelle ou journalière pour profiter des ressources variées de l’étang. Gardons, carpes, brochets et perches y constituent les espèces principales, malgré les défis posés par les prédateurs tels que les black-bass et les sandres.
Cette fermeture temporaire reflète une démarche proactive et respectueuse de l’écosystème. Elle illustre également l’engagement des pêcheurs locaux pour protéger un patrimoine naturel cher à la commune.
Cette initiative ambitieuse rappelle l'importance d'une gestion durable des ressources aquatiques, une priorité essentielle pour garantir à la fois la préservation des espèces et la pérennité des loisirs de pêche dans la région.