Depuis plusieurs mois, des mortalités massives de carpes sont observées dans plusieurs régions françaises. En cause : le Carp Edema Virus (CEV), responsable de la "maladie du sommeil", une pathologie virale très contagieuse et actuellement sans traitement connu.
Une maladie virale redoutable
Le CEV, ou virus de l’œdème de la carpe, est un poxvirus détecté pour la première fois au Japon dans les années 1970. Il a été identifié en Europe dès 2009 (Royaume-Uni), et en France en 2013. Le virus touche exclusivement les carpes, qu’elles soient communes ou ornementales, et peut anéantir jusqu’à 80 % de la population d’un étang en une à deux semaines.
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Symptômes visibles et progression rapide
Les poissons atteints présentent plusieurs symptômes caractéristiques :
- Léthargie prononcée, souvent observés posés sur le flanc au fond ou en surface
- Perte d'appétit
- Œdèmes cutanés
- Enfoncement des yeux dans les orbites (énophtalmie)
- Accumulation de mucus sur la peau
- Nécrose des branchies et perte d’épiderme dans les stades avancés
À terme, les carpes meurent généralement d’anoxie, un manque d’oxygène dû à la dégradation des branchies.
Transmission et facteurs aggravants
Le virus est transmis :
- De poisson à poisson, même si certains sont porteurs asymptomatiques
- Par l’eau contaminée
- Via le matériel de pêche (épuisettes, bourriches, tapis de réception)
La température de l’eau joue un rôle déclencheur, la maladie apparaissant souvent entre 6 et 10°C, notamment à la fin de l’hiver lorsque les eaux commencent à se réchauffer.
Aucun traitement connu à ce jour
Il n'existe aucune solution curative ou préventive à l’heure actuelle. Le diagnostic est établi grâce à un test PCR adapté par l’Anses, utilisé par plusieurs laboratoires départementaux vétérinaires. Les symptômes pouvant être confondus avec d'autres maladies, la confirmation virologique est indispensable.
Mesures de prévention recommandées
Pour limiter la propagation du virus, plusieurs mesures de bon sens sont préconisées :
- Ne pas transporter de poissons vivants d’un plan d’eau à un autre
- Nettoyer et désinfecter le matériel entre deux sessions (eau claire, séchage, produits désinfectants)
- Informer sa fédération de pêche en cas de suspicion
Certaines fédérations ont pris des décisions fortes : interdiction temporaire de pêche, fermeture de sites, ou arrêtés préfectoraux pour suspendre le transport de poissons.
Des recherches en cours
Le projet CEVIRAL, porté par l’Anses et financé par des fonds européens (FEAMP), cherche à identifier les facteurs de déclenchement et tracer les souches virales. En 2022, une même souche a été retrouvée dans trois lacs du Tarn, pointant une origine commune de contamination liée à un lot de poissons introduits.
Une vigilance renforcée dans les mois à venir
Avec le réchauffement printanier et les activités de pêche qui s’intensifient, la surveillance des eaux et des pratiques des pêcheurs est renforcée. Bien que le virus ne soit pas transmissible à l’homme, son fort pouvoir de destruction écologique impose une responsabilité collective des pratiquants, fédérations et institutions.
La vigilance et les gestes de prévention restent les seules armes disponibles à ce jour contre cette maladie émergente.
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