Depuis quelques années, des incidents impliquant des barracudas ont été signalés dans certaines zones côtières, notamment en Guadeloupe. Ce poisson, bien connu des plongeurs et des pêcheurs, est généralement considéré comme peu agressif envers l’humain. Pourtant, des attaques récentes ont ravivé les inquiétudes et poussé les autorités à prendre des mesures de précaution.
Un prédateur marin au comportement particulier
Le barracuda est un poisson carnassier présent dans les mers tropicales et subtropicales. Reconnaissable à son corps allongé, sa mâchoire puissante et ses dents acérées, il est un redoutable prédateur pour de nombreuses espèces marines. Il chasse à l’affût et peut atteindre des vitesses impressionnantes lorsqu’il fond sur sa proie.
Les pêcheurs sportifs apprécient ce poisson pour sa combativité, mais il est moins prisé pour sa consommation, car certaines espèces sont porteuses de ciguatera, une toxine pouvant provoquer des intoxications alimentaires sévères. En plongée, les barracudas sont curieux, parfois observés en train de suivre les nageurs sans pour autant montrer de signes d’agressivité.
Des attaques rares mais aux conséquences graves
En juillet 2024, deux attaques de barracuda ont été recensées à Sainte-Anne, en Guadeloupe. Un homme de 53 ans a été mordu au pied, puis une femme a été blessée à la main sur une plage du Bourg. Ces événements, espacés de seulement quinze jours, ont conduit la mairie à interdire la baignade dans une zone spécifique.
Les témoignages rapportent des blessures impressionnantes. La première victime a subi une section de plusieurs tendons et d’une artère, nécessitant 35 points de suture et plusieurs mois de rééducation. Ces incidents, bien que rares, rappellent que le barracuda peut devenir dangereux sous certaines conditions.
Pourquoi ces attaques ont-elles eu lieu ?
Les experts en écologie marine évoquent plusieurs hypothèses pour expliquer ce comportement inhabituel :
- Confusion alimentaire : attiré par les reflets métalliques, le barracuda peut confondre des objets brillants (bijoux, montres) avec des proies.
- Conditions de chasse perturbées : des modifications dans son environnement, comme une raréfaction des proies, peuvent l’inciter à attaquer des objets inhabituels.
- Individu atypique : certains poissons développent des comportements agressifs hors norme, notamment lorsqu’ils sont stressés ou malades.
Dans le cas des attaques de Sainte-Anne, aucun bijou n’était porté par les victimes, ce qui exclut en partie l’hypothèse de la confusion alimentaire. L’origine exacte de ces incidents reste donc incertaine.
Un risque sous contrôle ?
Les attaques de barracuda restent exceptionnelles par rapport à celles impliquant d’autres prédateurs marins, comme les requins. Toutefois, leur puissance et leur rapidité rendent chaque morsure potentiellement grave. En réponse aux événements récents, la mairie de Sainte-Anne a mis en place des restrictions temporaires et envisagé des mesures avec des pêcheurs et des spécialistes de la faune marine.
Face à ces incidents, les recommandations sont claires :
- Éviter le port d’objets brillants lors de la baignade ou de la plongée.
- Éviter les eaux troubles, où les barracudas pourraient chasser de manière plus agressive.
- Ne pas paniquer en présence d’un barracuda, mais éviter les gestes brusques.
Ces précautions permettent de limiter les interactions négatives avec ce poisson fascinant, qui reste un acteur clé de l’écosystème marin.