Daurade coryphène : biologie, saisonnalité et techniques de pêche de ce poisson mystérieux

Tibo Lepecheur
Par Lepecheur Publié le 17/10/24 à 09:46
Daurade Coryphène Biologie, Saisonnalité Et Techniques De Pêche De Ce Poisson Mystérieux

La daurade coryphène (Coryphaena hippurus), appelée aussi mahi-mahi ou dorado, est un poisson remarquable à bien des égards. Prisée des pêcheurs sportifs et des gastronomes, cette espèce des eaux chaudes offre des combats impressionnants et une chair savoureuse. Voici un tour d’horizon détaillé de ce poisson fascinant : ses caractéristiques biologiques, son habitat, son comportement migratoire et les meilleures méthodes pour le capturer.

Description et caractéristiques biologiques de la daurade coryphène

La daurade coryphène appartient à la famille des Coryphaenidae et se distingue par sa silhouette élancée et ses couleurs éclatantes. Les mâles et les femelles se différencient par un dimorphisme sexuel marqué : les mâles ont une tête anguleuse avec une bosse proéminente, tandis que les femelles possèdent un front plus arrondi.

  • Taille et poids : Elle peut mesurer jusqu'à 2,1 mètres et peser 45 kg, bien que les spécimens capturés en Méditerranée soient souvent plus petits.
  • Couleurs : La coryphène est surnommée "poisson caméléon" pour sa capacité à changer de couleur. Vivante, elle arbore des teintes allant du bleu-vert métallique au doré, avec des tâches rouges, bleues ou noires qui varient selon son activité ou son état de stress.
  • Vitesse : La daurade coryphène est l’un des poissons les plus rapides, capable d'atteindre une vitesse de 92 km/h. Ce trait la rend redoutable lors de ses chasses.

Habitat et répartition géographique

La daurade coryphène évolue dans les eaux tropicales et subtropicales de tous les océans : Atlantique, Pacifique et Indien. Sa présence a également été observée dans la mer Méditerranée, où elle suit les courants chauds pendant les mois d’été.

  • Température de l'eau : La coryphène préfère les eaux à plus de 20°C et migre donc selon les variations de température. Cette caractéristique la conduit régulièrement vers des zones côtières pendant les périodes estivales.
  • Profondeur : Elle évolue majoritairement près de la surface, entre 0 et 85 mètres de profondeur, là où se concentre une grande partie de son alimentation.
  • Distribution : Ce poisson est particulièrement abondant près des côtes d’Amérique centrale et des Caraïbes, mais sa distribution s’étend également aux îles du Pacifique et aux côtes africaines.
A voir aussi  Le goujon : un petit poisson qui a tout pour plaire

Comportement et régime alimentaire

La coryphène est un prédateur opportuniste, carnivore et pélagique. Elle se nourrit principalement de poissons volants, de céphalopodes comme les calmars, ainsi que de petits poissons comme les maquereaux et de crustacés pélagiques.

  • Mode de vie : C'est un poisson nomade qui vit en petits bancs lorsqu’il est jeune, avant de se disperser pour former des couples une fois adulte. Son comportement grégaire le conduit à s’agréger autour d’objets flottants, tels que des débris ou des dispositifs de concentration de poissons (DCP).
  • Reproduction : La coryphène est ovipare et atteint sa maturité sexuelle dès l’âge de 4 à 5 mois, à environ 55 cm de long. Elle pond en pleine mer dans les eaux chaudes. Une femelle peut produire jusqu'à 1,5 million d’œufs par an, assurant ainsi une régénération rapide de l'espèce.

Techniques de pêche : à quelles saisons et avec quels leurres ?

En Méditerranée, la coryphène devient accessible aux pêcheurs de mi-juillet à octobre, avec un pic d'abondance en août. La température de l'eau influe directement sur sa présence, la rendant plus accessible près des côtes lorsque l’eau est chaude.

  • Méthodes de pêche : La pêche à la coryphène est principalement pratiquée à la traîne ou au lancer. Elle réagit très bien aux leurres de surface comme les poppers, utilisés pour leur efficacité à déclencher des attaques en surface. Des leurres tels que les casting jigs et poissons nageurs coulants permettent de cibler les bancs à distance, évitant d'effrayer les poissons avec l'embarcation.
  • Le choix des leurres : Pour le lancer, les petits poppers et les jigs métalliques fonctionnent bien pour attirer les poissons rapidement. La coryphène, en raison de son agressivité, réagit souvent instinctivement aux animations rapides.
  • Zones de pêche privilégiées : Près des pharons, balises et autres repères fixes où la coryphène trouve du fourrage. Les zones peu fréquentées par les touristes sont également plus propices car moins perturbées.
A voir aussi  Soyez incollable sur la canne au toc pour bien la choisir (+ cadeau)

Consommation et préservation de l’espèce

Bien que la coryphène ne soit actuellement pas classée comme menacée par l'UICN, la surpêche et le réchauffement des océans pourraient poser des risques à long terme. De plus, dans certaines régions, sa consommation peut poser un risque de ciguatera, une intoxication causée par des toxines accumulées dans les poissons.

  • Valeur commerciale : La coryphène est prisée pour sa chair tendre et savoureuse, ce qui en fait une cible de choix pour la pêche commerciale et sportive.
  • Précautions : Dans les zones endémiques, notamment dans le bassin Indo-Pacifique, il est recommandé de limiter la consommation en raison des risques de ciguatera.

Une espèce incontournable pour les pêcheurs sportifs

La daurade coryphène est un poisson passionnant à pêcher et à observer. Sa nature migratoire, ses couleurs éclatantes et sa combativité en font une proie de choix pour les pêcheurs sportifs. Sa présence de plus en plus fréquente dans les eaux chaudes méditerranéennes offre de nouvelles opportunités de pêche, tout en rappelant l'importance de gérer durablement cette ressource pour en profiter encore longtemps.

Tibo Lepecheur

Bonjour, je suis Tibo, un fervent passionné de pêche et rédacteur halieutique pour cet art ancestral. Dès mon enfance, j'ai été fasciné par l'eau et ses mystères, trouvant dans la pêche un moyen unique de me connecter avec la nature.