À l’heure où la pêche aux carnassiers gagne en popularité, une pratique ancienne fait de plus en plus de vagues : la pêche au vif. Cette méthode, qui consiste à utiliser un poisson vivant comme appât, divise profondément les pêcheurs et les défenseurs des animaux. Si certains y voient un simple outil traditionnel, d’autres dénoncent une méthode cruelle et archaïque.
La pêche au vif : une technique sous le feu des critiques
Encore utilisée par près d’un pêcheur à la ligne sur deux selon une étude de l’Ifop de 2021, la pêche au vif n’est pas au goût de tout le monde. Les associations de protection des animaux montent au créneau, brandissant des pétitions pour interdire cette pratique qu’elles jugent cruelle. Mais ce n’est pas tout : des parlementaires, de tous bords politiques, se joignent à la mêlée, interpellant le gouvernement pour faire interdire cette méthode. La fédération de pêche de Saône-et-Loire, elle, se retrouve coincée entre tradition et modernité, tentant de faire passer des messages clairs sur ce qui est permis et ce qui ne l’est pas.
Quand les poissons vivants deviennent des appâts : un débat éthique en pleine expansion
Si la pêche au vif reste tolérée, elle est encadrée par des réglementations strictes. En effet, l’utilisation d’espèces protégées, envahissantes, ou non représentées est strictement interdite, tout comme celle de poissons n’ayant pas atteint la taille minimale de capture. Et pourtant, ce cadre réglementaire ne suffit pas à apaiser les tensions. Pour les défenseurs de cette pratique, il s’agit d’une méthode séculaire, efficace pour attraper brochets, perches, et silures. Mais pour les associations de protection de la faune, il s’agit d’une méthode barbare, où l’on sacrifie des poissons vivants au nom d’un loisir.
La fédération de pêche face à un dilemme
La fédération de pêche, prise entre le marteau et l’enclume, se doit de rappeler les règles tout en essayant de contenter tous les camps. « La pêche à l’aide d’écrevisses protégées ou exotiques envahissantes est également prohibée », martèle Cédric Goujon, chargé de développement halieutique, dans l’espoir d’apaiser les ardeurs. Mais cela ne semble pas suffire, et les tensions ne cessent de croître. La question qui plane est claire : jusqu’où ira ce débat ?
Vers une interdiction ? Les passionnés de pêche s'inquiètent
Pour certains, le sort de la pêche au vif est déjà scellé. À mesure que les voix s’élèvent contre cette pratique, les pêcheurs s’inquiètent. Seront-ils les prochaines victimes d’une interdiction qui sacrifierait une part de leur passion sur l’autel du politiquement correct ? Si les défenseurs de la pêche au vif rappellent qu’il s’agit d’une méthode efficace et traditionnelle, ils voient d’un mauvais œil les attaques récurrentes. La question est posée : la pêche au vif va-t-elle survivre à la pression médiatique et politique qui l’assaille ?
Avec cette montée des débats, la pêche au vif pourrait bien être à un tournant décisif de son histoire. Les pêcheurs seront-ils entendus ou bien est-ce la fin d’une pratique qui a traversé les siècles ?