Récemment, un article publié dans Libération abordait un sujet peu évoqué : l'impact des chats domestiques sur la biodiversité à travers le monde. Ils seraient responsables de la prédation de plus de 2 000 espèces dont certaines en voie d'extinction. Quelle est la réalité de cette situation et comment répondre à cette problématique ?
Une étude américaine accablante
Dans cet article du journal Libération, il était fait écho d'une étude récente réalisée par des chercheurs de l'Université de Foresterie, Faune sauvage et Environnement d'Auburn aux États-Unis. Selon leurs recherches, les chats domestiques ont un effet prédateur sur plus de 2000 espèces animales dans le monde, faisant d’eux l’une des espèces invasives les plus problématiques.
Ce constat ne manque pas d’étonner lorsqu’on considère que les chats sont présents dans environ 12 millions de foyers en France seulement. Chaque année, ils seraient responsables de la capture d’environ 320 millions d’animaux, appartenant à plus de 50 espèces différentes telles que les oiseaux et les petits mammifères.
Un danger particulier pour les îles
- 17 % des espèces menacées : le chat domestique s’attaque principalement aux oiseaux et autres petits mammifères, y compris des espèces en voie d'extinction, les rendant encore plus vulnérables.
- Habitudes de chasse sur les îles : le chat domestique représente une menace particulièrement importante pour les écosystèmes insulaires. En effet, il mange trois fois plus d’espèces sur les îles que sur les continents.
- Des espèces éteintes à cause des chats : certaines espèces telles que le wren de Stephens Island et la caille de Nouvelle-Zélande ont déjà disparu à l'état sauvage, notamment en raison des chats domestiques ayant accès à leur habitat.
Pistes pour limiter l'impact des chats sur la biodiversité
Il est important de sensibiliser les propriétaires de chats aux conséquences écologiques potentiellement dramatiques que peuvent engendrer leurs animaux de compagnie. Plusieurs solutions et mesures préventives peuvent être envisagées :
- Stérilisation des animaux : cette mesure permet de limiter la surpopulation féline et ainsi les problèmes qu’elle peut causer pour la faune locale.
- Éducation et contrôle du comportement : apprendre aux chats à ne pas chasser dès leur plus jeune âge et garder un œil sur eux lorsqu'ils sont en extérieur pourront dissuader leur instinct de prédation.
- Régulation des populations : Un concours de chasse organisé par la North Canterbury Hunting Competition en avril 2023 a intégré une catégorie dédiée à la chasse au chat sauvage pour les enfants de moins de 14 ans. Cette pratique controversée vise à réguler la population féline et ainsi réduire son impact sur l'écosystème.
- Dispositifs ultrasoniques : selon The Guardian et la Royal Society for the Protection of Birds, des dispositifs ultrasoniques pourraient offrir un moyen inoffensif mais efficace de réduire le temps passé par les chats dans les jardins et donc leur impact sur la faune locale.
La chasse aux chats va-t-elle être autorisée ?
La prise de conscience de cette problématique écologique s'avère primordiale pour préserver la biodiversité. On connait le rôle des chasseurs dans l'écologie, mais pour autant, si la chasse aux chats a pu être autorisée dans d'autres pays comme la Nouvelle Zélande, ça ne sera pas le cas en France. En Nouvelle-Zéllande il était question de chats sauvages et non domestiques. Même si ces derniers ont un impact non négligeable comme nous l'avons vu, depuis 2004 une loi européenne les protège au même titre que les autres animaux domestiques.
Si les chats domestiques semblent bien être une menace méconnue pour la biodiversité, il est possible de limiter leur impact grâce à différentes actions. Il appartient à chaque propriétaire de chat de prendre ses responsabilités et de participer à la préservation de l'environnement.