Chaque printemps, il est fréquent que des promeneurs tombent sur des faons apparemment abandonnés et pensent bien faire en les recueillant. Pourtant, dans la plupart des cas, ces jeunes chevreuils ne sont pas abandonnés mais simplement laissés seuls temporairement par leur mère.
Ce comportement, bien qu’il puisse sembler étrange à première vue, est une stratégie de survie parfaitement adaptée à leur mode de vie.
Une naissance bien synchronisée avec la nature
Entre la mi-mai et la mi-juin, les chevrettes mettent bas. Cette période coïncide avec l’abondance de nourriture dans la nature, idéale pour répondre aux besoins énergétiques élevés de la mère. Les jeunes pousses et les bourgeons riches en protéines permettent aux femelles de se nourrir efficacement.
Cependant, leur métabolisme rapide et leur rumen de petite taille les obligent à s’alimenter régulièrement, laissant peu de temps pour rester près de leurs faons.
Le camouflage naturel des faons
Dès leur naissance, les faons sont dotés d’un pelage tacheté qui leur offre un excellent camouflage dans la végétation. Pour minimiser les risques de prédation, la chevrette place ses petits dans des endroits séparés, réduisant les chances de découverte par un prédateur. Ces petits restent immobiles, silencieux, et attendent que leur mère vienne les allaiter brièvement, parfois seulement deux ou trois fois par jour.
De plus, les chevreuils adultes, dont l’odeur pourrait attirer des prédateurs, veillent à ne pas transférer leur odeur à leur progéniture. Avant de s’éloigner, la mère élimine même les excréments des faons pour supprimer toute trace qui pourrait être détectée.
Les faons, des solitaires bien équipés
Les faons sont étonnamment autonomes dès leur naissance. Ils disposent d’un pelage épais pour les protéger des intempéries et savent instinctivement se plaquer au sol en cas de danger.
Leur patience est récompensée par le lait maternel, particulièrement nutritif, qui leur suffit même après de longues heures d’attente.
Que faire si vous trouvez un faon ?
Si vous tombez sur un faon seul, la meilleure chose à faire est de ne pas intervenir. Éloignez-vous rapidement pour éviter de perturber la situation. Ne touchez jamais l’animal, car l’odeur humaine pourrait pousser la mère à l’abandonner. Si un faon a déjà été manipulé, il est recommandé de le replacer exactement où il se trouvait, en masquant l’odeur humaine avec de l’herbe ou de la terre.
Dans les rares cas où un faon est manifestement blessé, infesté de mouches ou en danger immédiat, contactez un centre de secours spécialisé pour animaux sauvages.
Agir seul pourrait causer un stress inutile à l’animal.
Comprendre et respecter les comportements naturels
Laisser un faon seul peut sembler contre-intuitif, mais il s’agit d’une stratégie essentielle pour leur survie. En comprenant mieux ces comportements, nous pouvons éviter des interventions inutiles et nuisibles, et contribuer à la préservation de ces animaux fascinants dans leur environnement naturel.
Les 6 infos essentielles à retenir pour bien comprendre
- La solitude des faons est normale : Les chevrettes laissent intentionnellement leurs petits seuls pour réduire les risques de prédation, en profitant de leur camouflage naturel.
- Les faons naissent autonomes : Dès leur naissance, les faons sont dotés d'un pelage épais et de taches pour se fondre dans la nature. Ils restent immobiles et silencieux en l'absence de leur mère.
- Les faons sont dispersés : Pour minimiser les risques de découverte par un prédateur, les chevrettes placent leurs petits dans des endroits séparés, augmentant leurs chances de survie individuelle.
- Une alimentation adaptée pour les mères : Les chevrettes se nourrissent de manière intensive au printemps, période où la nature regorge de pousses riches en nutriments. Cela les oblige à s’éloigner fréquemment de leurs petits.
- Un lait très nutritif : Le lait de chevrette est si riche qu’une seule tétée brève suffit à nourrir le faon pour plusieurs heures.
- Intervention humaine nuisible : Toucher un faon ou le déplacer peut perturber le lien avec la mère, voire conduire à son abandon. Il est préférable de laisser le jeune animal intact et de s’éloigner.