Depuis l'ouverture de la saison de chasse dans plusieurs départements français engendre des tensions entre les défenseurs de cette activité et ceux qui y sont opposés. Les accidents et les dégâts causés par la chasse alimentent ce débat, poussant certaines associations à plaider pour une meilleure régulation.
Quelles solutions peuvent être envisagées pour améliorer la coexistence entre les différents acteurs de la nature ?
La sécurité en question dans la pratique de la chasse
Selon l'Office français de la biodiversité (OFB), le nombre d'accidents liés à la chasse a diminué au cours des dernières années, tout comme le nombre de blessures et de décès causés lors des parties de chasse. Ces chiffres s'inscrivent même dans une tendance générale de réduction des accidents ces 20 dernières années :
- -80% pour les accidents mortels.
- -62% pour les accidents globalement.
Cependant, malgré la mise en place de mesures de sécurité plus strictes, notamment avec la loi Chasse adoptée en 2019, il persiste un sentiment d'insécurité chez les personnes ne pratiquant pas la chasse. Pour elles, un accident est toujours un accident de trop.
Des alternatives possibles pour réguler la population animale
L'autorégulation de la faune par des professionnels plutôt que par des chasseurs amateurs constitue l'une des alternatives possibles pour limiter les conflits d'intérêts et apaiser les tensions autour de la chasse.
Par exemple, dans le canton de Genève, où la chasse est interdite depuis quarante ans, ce sont des professionnels assermentés qui se chargent de réguler les populations animales. Selon Marc Giraud, porte-parole de l'Association pour la Protection des Animaux Sauvages :
Dans certains cas, la régulation ne justifie pas nécessairement la pratique récréative de la chasse.
Améliorer la coexistence entre chasseurs et non-chasseurs
Pour favoriser une meilleure harmonie sur leur territoire commun, différentes pistes peuvent être envisagées :
Instaurer des jours sans chasse à l'échelle nationale
Selon plusieurs sondages réalisés en 2022, une majorité de Français serait favorable à la mise en place de jours sans chasse sur tout le territoire national. Cela permettrait une meilleure cohabitation entre les différents usagers de la nature et offrirait à tous un sentiment de sécurité renforcé les jours concernés. De telles journées existent d'ailleurs déjà au Royaume-Uni depuis 1831.
Actuellement, certaines communes françaises ont choisi d'interdire les armes à feu le dimanche après-midi dans leurs zones forestières fréquentées par des familles, mais une régulation nationale gagnerait en clarté.
Mettre en place une plateforme numérique pour renforcer la communication entre pratiquants et promeneurs
Afin de favoriser le dialogue et la connaissance des règles en vigueur, le Plan Sécurité à la Chasse présenté en janvier 2023 prévoit la création d'une plateforme numérique nationale. Celle-ci permettrait à chacun de consulter les zones et horaires sans chasse à proximité de son lieu d'habitation.
Vers une meilleure régulation de la pratique de la chasse ?
Alors que les oppositions entre partisans et opposants de la chasse semblent parfois irréconciliables, il est nécessaire de chercher des solutions pour améliorer la coexistence entre ces différentes parties prenantes.
Une régulation plus stricte et transparente, associée à des actions concertées en matière de communication et de partage de l'espace, pourrait ainsi contribuer à instaurer un climat plus apaisé autour de cette activité controversée.