Alors que la prolifération de certains gibiers pose de plus en plus de problèmes en Meurthe-et-Moselle, une nouvelle bataille judiciaire s'engage entre les chasseurs, la préfecture et les associations écologistes. En cause, un arrêté permettant d’abattre des animaux présentant un danger pour la sécurité publique, contesté par One Voice. Une opposition qui interroge : faut-il laisser la situation empirer sous prétexte de principes idéologiques ?
Un arrêté nécessaire pour protéger la population
La préfecture a pris cet arrêté en janvier dernier pour faciliter la capture ou l’abattage des animaux dangereux par les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) et les louvetiers. La mesure concerne des gibiers dont le comportement représente une menace pour les habitants.
Face à cette décision, l’association écologiste One Voice a immédiatement saisi le tribunal administratif de Nancy pour tenter de le faire annuler. Son avocat, Me Pierre-Étienne Lehmann, tourne en dérision la notion d’animal "suspect", ironisant sur l’idée qu’un sanglier puisse être "armé" ou "cagoulé". Une rhétorique qui, bien que provocante, ne répond pas au véritable enjeu de sécurité publique soulevé par cet arrêté.
Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes
En un an, une dizaine d’animaux ont été abattus dans le cadre de cet arrêté. Un chiffre minime en comparaison des 9 000 gibiers tués lors des battues classiques. Pourtant, pour les militants écologistes, cette régulation est inacceptable. Mais que proposent-ils en retour ? Laisser les habitants se débrouiller avec des sangliers qui traversent les routes, détruisent les cultures et envahissent les villes ?
Pour Patrick Massenet, président de la fédération de chasse de Meurthe-et-Moselle, cette opposition est absurde. "Si vous précisez trop les choses, c’est le meilleur moyen que cela ne se fasse pas", explique-t-il, soulignant que cet arrêté n'est pas un "permis de tuer", mais une réponse mesurée à des situations d’urgence.
Des sangliers de plus en plus envahissants
La réalité du terrain est bien loin des joutes verbales des tribunaux. De nombreuses communes sont aujourd’hui envahies par les sangliers, qui causent des dégâts considérables dans les jardins et champs. À Neuves-Maisons, trois battues administratives ont déjà été organisées cette année, après des signalements de plus en plus alarmants.
Le maire, Pascal Schneider, raconte les difficultés croissantes : "Des habitants ont croisé des sangliers en pleine rue, et certains ont eu la peur de leur vie". Faut-il attendre un accident grave avant de reconnaître le rôle indispensable des chasseurs et louvetiers dans cette régulation ?
Un débat déconnecté des réalités du terrain
L’attaque de One Voice contre cet arrêté met en lumière une fracture grandissante entre la vision idéologique de certaines associations et la réalité sur le terrain. Loin des salles d’audience et des déclarations chocs, ce sont les chasseurs, les louvetiers et les maires qui gèrent au quotidien les conséquences de cette surpopulation animale.
Faut-il attendre qu’un accident se produise pour agir ? Ou reconnaître une bonne fois pour toutes que la régulation de la faune est indispensable à l’équilibre entre l’homme et la nature ?