Une saucisse pour ferrer un brochet ? À Sallanches, ça ne fait plus rire personne
Une cuillère tournante, une mouche, un leurre souple… et désormais, un diot. Oui, cette saucisse fumée bien connue des tables savoyardes s’impose comme appât de choix sur les rives du lac des Ilettes. L’initiative, aussi insolite qu’efficace, vient d’un pêcheur local au flair aiguisé : Emmanuel Santos.
Le génie local d’Emmanuel Santos
Ce passionné n’a pas seulement voulu innover, il a misé sur le terroir. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les brochets du coin ont bon goût. L’idée lui est venue lors d’un barbecue entre amis : un morceau de diot tombé dans l’eau aurait déclenché une frénésie chez les poissons. De là à monter une ligne spéciale ? Il n’a pas hésité.
Avec du fil de 40/100, une tête plombée, et un petit hameçon dissimulé dans un tronçon de diot, la magie opère. Les brochets n’y résistent pas, attirés par la graisse, l’odeur fumée et la texture. Et les résultats sont là.
Des prises impressionnantes au lac des Ilettes
Ce ne sont pas des histoires de comptoir : plusieurs pêcheurs, curieux ou convertis, ont commencé à tester cette nouvelle technique. Résultat ? Des brochets de plus de 80 cm sortis du lac. Des photos circulent, des discussions s’enflamment sur les forums, et les magasins de pêche de la vallée notent déjà un intérêt croissant pour… les diots sous vide.
Il faut dire que le lac des Ilettes, bien connu pour ses eaux poissonneuses, semble offrir le terrain idéal pour ces essais peu conventionnels. Un coin accessible, entretenu, et riche en carnassiers.
La communauté pêche s’interroge… mais s’emballe
Si certains vieux de la vieille haussent les sourcils, arguant qu’“on ne pêche pas avec un apéro”, la majorité salue la créativité et surtout, les résultats. Emmanuel, lui, reste modeste : il n’a pas inventé la pêche, mais il a trouvé une façon originale de la pratiquer, avec respect du poisson et de la nature.
Il rappelle que cette méthode ne s’improvise pas n’importe comment. Le diot doit être bien accroché, pour ne pas polluer l’eau ou blesser inutilement le poisson (oui tout savoyard sait que le diot est dangereux). L’approche reste artisanale, mais elle fait mouche.
Une idée qui pourrait faire des petits ?
Face à l’engouement local, certains y voient déjà une nouvelle tendance montagnarde. Pourquoi pas organiser un concours ? Ou même créer une ligne d’appâts carnés inspirés de recettes savoyardes ? Les pistes sont ouvertes.
Le diot pourrait bien devenir le leurre signature d’une région qui ne manque pas d’imagination. Et si vous passez par Sallanches, n’oubliez pas votre canne… et un bon saucisson fumé.
Prêt à pêcher avec une saucisse ? À Sallanches, on ne jure plus que par ça.