L’introduction volontaire ou accidentelle d’espèces non indigènes transforme profondément l’équilibre des milieux aquatiques. Dans les Bouches-du-Rhône, plusieurs espèces animales classées comme nuisibles ou envahissantes perturbent les écosystèmes locaux. La Fédération de pêche du département en dresse une liste détaillée, accompagnée de recommandations strictes sur leur gestion.
Qu’est-ce qu’une espèce invasive ?
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Une espèce invasive est une espèce exotique, c’est-à-dire non originaire du territoire, qui s’implante dans un milieu et y provoque des déséquilibres biologiques. Certaines de ces espèces doivent être détruites sur place une fois capturées, en application du Code de l’environnement.
Le poisson-chat : vorace et destructeur
Issu de la famille des Ictaluridés, le poisson-chat se reconnaît à ses barbillons et sa peau visqueuse. Actif de nuit, ce prédateur s’attaque aux œufs, alevins, mollusques et invertébrés. Il est particulièrement redouté pour son fort taux de reproduction et sa capacité à former des groupes denses dans les eaux chaudes et calmes.
Le gobie à taches noires : un redoutable opportuniste
Le gobie à taches noires (Neogobius melanostomus) s’est répandu dans de nombreuses rivières. Capable de vivre en eau douce ou salée, il exerce une forte prédation sur les œufs de poissons et les moules. Sa reproduction inclut une communication sonore particulière, et les mâles deviennent entièrement noirs en période de ponte.
La carpe amour : voracité végétale
Également connue sous le nom d’amour blanc, cette carpe se distingue par sa croissance rapide et son appétit marqué pour la végétation. Elle peut consommer l’équivalent de son poids chaque jour. Sa présence massive peut provoquer une dégradation des herbiers aquatiques, ce qui modifie l’habitat d'autres espèces.
La perche-soleil : jolie mais redoutée
Introduite d’Amérique du Nord, la perche-soleil séduit par ses couleurs vives. Elle est pourtant classée nuisible : omnivore et adaptable, elle se nourrit d’insectes, d’alevins, d’œufs et de petits crustacés. Elle prolifère dans les eaux stagnantes ou lentes à forte végétation.
Le crabe chinois : dégâts sur les berges
Présent depuis les années 1930, le crabe chinois (ou crabe mitaine) fragilise les berges en creusant des terriers. Omnivore, il consomme une large variété de proies et de détritus, ce qui peut déséquilibrer les réseaux trophiques. Sa migration de reproduction peut atteindre plusieurs milliers de kilomètres.
Les écrevisses exotiques : une menace à plusieurs visages
Trois espèces d’écrevisses introduites posent problème :
- L’écrevisse américaine, robuste et prolifique, se développe rapidement et peut muer plusieurs fois par an.
- L’écrevisse de Louisiane, reconnaissable à sa couleur rouge marbrée de bleu, tolère des conditions extrêmes et creuse des terriers profonds.
- L’écrevisse signal, originaire d’Amérique du Nord, est porteuse saine de la peste des écrevisses, un champignon létal pour les espèces locales.
Interdictions et recommandations
Le transport vivant de ces espèces est strictement interdit. Une fois capturées, elles doivent être neutralisées sur place. Certaines techniques de pêche sont spécifiquement recommandées, comme la pêche à la balance pour les écrevisses, ou l’usage d’hameçons sans ardillon pour le poisson-chat.
Une vigilance de tous les instants
Ces espèces ne posent pas seulement un problème pour la biodiversité : elles modifient aussi les pratiques de pêche, les conditions d’habitat, voire les infrastructures hydrauliques. Leur régulation passe par la connaissance des espèces, l’identification rigoureuse et l’application stricte des consignes légales.
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