Après 60 tonnes l’année dernière, 900 silures pêché en seulement 4 semaines au même endroit

Tibo Lepecheur
Par Lepecheur Publié le 07/05/25 à 05:43
Après 60 Tonnes L'année Dernière, 900 Silures Pêché En Seulement 4 Semaines Au Même Endroit

La Dordogne et la Garonne voient actuellement se dérouler une vaste opération de pêche ciblée sur le silure, ce prédateur géant dont la présence inquiète de nombreux spécialistes de la faune aquatique.

Derrière cette initiative, une ambition affirmée : réduire la pression sur les espèces de poissons migrateurs en forte difficulté.

Une campagne massive au cœur de la Basse Dordogne

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Depuis mars 2024, les pêcheurs professionnels mènent une campagne d'envergure sur une vingtaine de kilomètres en aval du barrage hydroélectrique de Bergerac. À l’aide de cordeaux, techniques traditionnelles de pêche passive, près de 1 600 silures ont été extraits en quelques mois, représentant environ 60 tonnes de biomasse.

Cette opération ne constitue pas une première. Une étude conduite entre 2020 et 2023 avait déjà permis de capturer environ 700 silures. Cette année, le rythme s'est accéléré : 900 individus capturés en seulement quatre semaines, avec des spécimens atteignant 2,56 mètres.

Un objectif affiché : protéger les poissons migrateurs

L’opération vise à soulager la pression exercée par le silure sur plusieurs espèces vulnérables, notamment la lamproie marine, le saumon atlantique et la grande alose. Ces migrateurs amphihalins, qui transitent entre la mer et les rivières pour se reproduire, se heurtent à de nombreux obstacles : barrages, pollution et, désormais, prédation accrue.

Selon les analyses, la probabilité de prédation est particulièrement forte à proximité des barrages de Bergerac, Tuilières et Mauzac, transformant ces infrastructures en véritables pièges pour les migrateurs.

Epidor, l’établissement public territorial en charge du bassin de la Dordogne, insiste sur l’urgence : l'état de conservation de la lamproie marine y est jugé très préoccupant, ce qui a entraîné l’interdiction de sa pêche depuis 2023.

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Des résultats encore incertains malgré l’ampleur des prélèvements

Malgré ces actions intensives, les résultats restent mitigés. Entre 2020 et 2023, la capture de 670 silures n’a pas permis d'observer de véritable amélioration dans les stocks de poissons migrateurs.

La campagne de 2024, bien plus ambitieuse, permettra-t-elle de constater un effet tangible ? Les premiers bilans sont prudents. La présence très réduite de lamproies marines dans les estomacs de silures capturés dans certains secteurs étonne. Cette absence pourrait s’expliquer moins par une baisse de prédation que par un stock de lamproies extrêmement faible.

La question reste donc entière : ces efforts massifs auront-ils un impact réel sur la survie des migrateurs ?

Un débat houleux autour du statut du silure

En parallèle, des voix dissonantes s’élèvent contre cette campagne de pêche intensive. Certains pêcheurs de loisir, passionnés par la capture du silure pour son gabarit exceptionnel, dénoncent un véritable "massacre". Une pétition circule, regrettant que des spécimens âgés de plusieurs décennies soient tués pour finir transformés en farine animale.

La tension monte au point que des actes de vandalisme ont visé des pièges à silures, témoignant d’une opposition loin d’être anecdotique.

Une stratégie qui soulève encore bien des questions

La lutte contre la surpopulation du silure dans la Dordogne et la Garonne repose sur une équation complexe. D’un côté, la nécessité de sauvegarder des espèces migratrices emblématiques et menacées. De l’autre, la difficulté d’évaluer si l’abattage massif d’un prédateur introduit est réellement efficace, ou s’il ne fait qu’ajouter un élément de plus à l’instabilité des écosystèmes fluviaux.

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Alors que l'avenir de la lamproie marine et d’autres migrateurs semble suspendu à ces mesures drastiques, une question persiste : à quel prix et avec quelle certitude ?

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Tibo Lepecheur
Lepecheur

Bonjour, je suis Tibo, un fervent passionné de pêche et rédacteur halieutique pour cet art ancestral. Dès mon enfance, j'ai été fasciné par l'eau et ses mystères, trouvant dans la pêche un moyen unique de me connecter avec la nature.

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20 commentaires à «Après 60 tonnes l’année dernière, 900 silures pêché en seulement 4 semaines au même endroit»

  • Peut être que l’impact serait plus fort si les pêcheurs professionnels étaient interdits depuis l’estuaire des des fleuves ainsi que sur tout leur linéaire.

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    • Vous proposer un prélèvement de pêcheurs pro ? 😀
      Oui l’impact serait intéressant à étudier aussi, mais on ne peut le faire en même temps sous peine de ne pas pouvoir attribuer les effets à la bonne cause.

  • Je peste le silure depuis les années 70 dans les lacs de barrages.J’ai arrêté la pêche de mes carnassiers préférés par manque significatif.😡

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  • Dans ce cas là il va aussi falloir faire une vraie campagne de régularisation sur le cormoran qui vide tous les étangs et rivières. Je les retrouve jusque dans les petit ruisseau des Pyrénées maintenant. Résultats même les truites disparaissent. C’est un véritable fléau, ils se gave à ne même plus pouvoir redécoller par endroit.

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  • Celui qui défend le silure au détriment de la sauvegarde de ces migrateurs pour un plaisir à la ligne n’est pas un pêcheur.

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  • Comme c’est bizarre les mecs qui défendent le silure c’est les même soit disant pêcheurs qui sont sponsorisé sur youtube pour la pêche du poisson en question… Dur dur d’être objectif quand il y a conflict d’intérêt hein…
    Le silure est à éliminer de toute urgence de nos rivières cette saloperie ravage les écosystèmes.

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    • Tout à fait d’accord, mais comme d’habitude, c’est une conjonction de facteurs qui conduit à cette situation, comme dans toutes catastrophes d ailleurs…
      Surpeche historique de toutes les espèces de valeurs ( saumon, civelles, lamproie, …)
      Braconnage institutionnel…
      Passes à poissons inexistantes ou inefficaces …
      Je m en foutisme historiques des élus politiques et donc des politiques qui en découlent…
      Et encore, il n’y a même pas de pollution !!!

  • L’époque où le sandre a été introduit était prolifique, intéressant à pêcher,bon à manger, régulation raisonné…
    Maintenant on a des silures et des écrevisses dégueulasses…
    Je suis pour l’éradication de ces 2 espèces avec interdiction de relâcher

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    • Effectivement, et du coup je me demande pourquoi cette règle existe pour le poisson chat par exemple, et non pour le silure

  • Bonjour, je pêche le silure en Loire depuis plus de trente ans. Déjà à l’époque on prenait des poissons de plus de deux mètres. Je suis étonné de voir régulièrement des photos dans les médias de prises de plus de deux mètres. Ce poisson impressione et il est assez vilain convenons en. Mon épouse refuse d’en manger, sauf quand je lui cache l’origine du poisson… Nous sommes donc confrontés à la fois au délit de sale gueule et à la peur du gigantisme. Quand aux autres espèces elles sont toujours présentes, au moins dans la Loire. Quand une nouvelle espèce colonise, toutes les études sérieuses montre que le retour à l’équilibre revient une fois passé quelques générations de reproduction. En Loire, les silures participent à la limitation des populations de cormorans. On en retrouve régulièrement dans les contenus stomacaux. Je partage l’avis de ceux qui regrettent le manque d’efficacité des passes, la surpêche et le braconnage d’espèces en danger. En Loire je retiens le problème du traffic des civelles, effectivement, alors que je prenais régulièrement des anguilles avec mes vers canadiens destinés aux silures, je n’ai fait aucune prise depuis plus de 6 ans. Voilà j’arrête là même s’il resterait encore beaucoup à dire. Une lecture à recommander : « L’étranger » d’Albert Camus…

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  • Comment se fait il que l’on a introduit ce poisson silure dans nos eaux française. Ce poisson détruit notre écosystème que l’on avait avant cette introduction tout comme les écrevisses. Pourquoi ,tout cela encore pour le bizenes.

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  • Je ne vois vraiment pas où est le respect de la nature quand on remet a l’eau ce genre de predateur. A part flatter l’ego de certains et faire le bonheur des marchands d’articles de peche .Quelques fois les mêmes d’ailleurs. Il y a des pays européens qui ont compris le danger et qui protègent la diversité de leurs rivieres et ne remettent systématiquement plus a l’eau les silures
    Bravo !aux pecheurs de la Loire qui ont compris le danger d’eradiquer partiellement de leur belle riviere cette espèce invasive

    . En France,si nous ne
    respectons pas la diversité halieutique nous ne pourrons que constater la mort lente de nos lieux de pêche préférés

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  • Je pêche depuis près de 50 ans. Sur l ensemble des postes où l’on prenait brochet sandre et perche il n’y a plus que du silure. Cette pêche devrait faire l Objet de réflexions beaucoup plus poussées. Il faut absolument sortir ce poisson de nos cœurs d eau. Ils envahissent même les plus petits. Ceux qui pratiquent cette pêche en no kill sont des inconscients que l on devraient verbaliser. Avec cette argent on racheterait des poissons nobles pour repeupler. C’est devenu une pêche commercial quand on voit le prix du matériel. Le silure est à classer urgemment en nuisible

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  • Le mot péché n’est pas exact ou plutôt n’est plus exact
    Il conviendrait de dire
    Des silures sont tués, des centaines de silure sont tués.
    C’est ce qui se passe en réalité.
    Les poissons les animaux sont traités comme des objets matériels que l’homme gère à sa guise.
    Ce n’est pas le cas ce sont des êtres vivants ayant leur propre organisation que nous ne connaissons pas leur propre sensibilité leur propre vision

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  • bonjour. comment peut on dire que le silure n est pas un prédateur? il fraye au méme endroits que les carpes! Rivière l Aveyron. et les pêcheurs les attrapent avec des crapauds de 20 cm!!!! ils ont bouffés toute les poules d eau. et il n’ y a plus de carnassiers classique. a éliminer s il est encore temps!!!

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  • Bonjour, je ne comprends pas que l’ont pêche des silures et que les remettre à l’eau ,c’est un hyper prédateur , en rivière ils avalent même des canards adultes .
    Ils n’y a donc de façon de l’accommoder en cuisine , certains mangent bien des congres , mêmes s’ils en mangent que la première parties .
    SVP ne les remettez pas à l’eau , c’est un crime pour la faune aquatique .

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  • Bonjour,
    Tout comme les témoignages précédents, force est de constater que la rivière Marne (2ème catégorie), regorge désormais de silures…
    Brèmes, sandres et anguilles ont certainement disparus par la prédation de cette créature maléfique…
    Quel constat irrémédiable !…

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  • Bonjour,
    Notre belle rivière Marne (2ème catégorie) regorge désormais de silures…
    Au fil des ans depuis les années 2000, brèmes, sandres et anguilles sont presque disparus vraisemblablement à cause de ce fléau…
    Est-il encore temps d’endiguer sa prolifération ?…

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  • PAS SURPRIS DE LIRE CE GENRE D’INFOS, chez nous en Saône au dessus de Lyon, ils pullulent, ils ont tout bouffer, il ne reste rien des poissons blancs et les carnassiers aussi, prendre un sandre ou une perche devient un long jeu de patience, très souvent inutile, j’ai décidé d’arrêter la pèche, mare de perdre des journées , ah les carpistes eux aussi, ne prennent plus que des silures

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  • c’est un désastre écologique

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