Le rapport annuel sur les cartes de pêche en France vient de tomber. Et il réserve bien des surprises, avec ses baisses générales... et ses hausses inattendues qui redonnent un peu d'espoir à la communauté des passionnés.
Un recul général, mais une passion toujours vivante
En 2024, 1 393 920 cartes de pêche ont été délivrées en France. Cela représente une baisse de -4,49 % par rapport à l’année précédente. Une érosion nationale qui touche toutes les catégories de cartes, sans exception. Mais derrière ces chiffres globaux, des départements résistent et certains même progressent franchement.
Ces départements qui tiennent bon et montrent la voie
La Saône-et-Loire s’impose encore une fois comme un bastion de la pêche en France, avec 34 474 pratiquants, en tête du classement national pour la deuxième année consécutive. Autres bons élèves : le Nord, la Loire-Atlantique, l’Ain, la Gironde, l’Isère et la Haute-Savoie, qui comptent tous entre 25 000 et 30 000 pêcheurs.
Mieux encore, certains départements affichent de belles progressions malgré la tendance générale. C’est le cas de la Manche, la Moselle, le Haut-Rhin, le Var et même Saint-Pierre-et-Miquelon, dont la dynamique positive détonne dans un paysage en repli.
Des cartes en baisse... mais pas toutes au même rythme
- Cartes majeurs : 707 097 délivrées, en recul de 3,64 %. Une baisse modérée mais persistante.
- Cartes journalières : 251 486, en chute de 4,90 %. La Vendée domine avec 9 502 cartes.
- Cartes hebdomadaires : 53 390, en baisse très modérée de 1,84 %. La Moselle tire son épingle du jeu avec une hausse de 2,57 %.
- Cartes mineurs (12-18 ans) : 146 812, en baisse de 4,97 %. Le Nord et la Loire-Atlantique mènent toujours.
- Cartes moins de 12 ans : 179 160, en baisse de 5,60 %.
- Cartes femmes : en forte baisse de 11,56 %, un signal d’alarme. Mais la Saône-et-Loire reste leader malgré le recul.
Des chiffres étonnants à scruter de plus près
- +250 % de cartes hebdomadaires à Saint-Pierre-et-Miquelon. La carte est encore jeune sur l’île, mais la progression est spectaculaire.
- +67 % dans l’Orne, toujours pour les cartes hebdomadaires. Une performance remarquable.
- +14,45 % pour les cartes majeurs en Lozère. Une vraie réussite locale.
- +29,63 % de cartes journalières dans les Yvelines, preuve que l’attractivité peut être relancée.
À l’inverse, les Alpes-Maritimes plongent avec -69,62 % de cartes journalières, -26 % chez les moins de 12 ans et -25 % chez les femmes. Une situation préoccupante.
Ce qui fait la différence sur le terrain
Les variations s'expliquent souvent par la dynamique locale des fédérations départementales, leur communication, leurs animations jeunesse ou encore l’accessibilité des cours d’eau. Sans oublier les conditions climatiques, comme la sécheresse, qui jouent un rôle considérable.
Certaines fédérations ont su rebondir, mobiliser et fédérer, d’autres peinent à enrayer la chute. Mais une chose est sûre : la pêche de loisir reste une passion bien ancrée, avec des bastions solides et des territoires en plein renouveau.
Reprendre les rênes de la passion
Face à une baisse continue depuis 10 ans (1 559 271 cartes en 2015), les signaux positifs de certains départements montrent qu’un nouvel élan est possible. La relève existe, les jeunes sont là, et les outils pour redynamiser les territoires aussi.
Le monde de la pêche française n’a pas dit son dernier mot. À nous de jouer pour continuer à faire vivre ce loisir passionnant, entre tradition, transmission, et immersion dans la nature.