Le concours carnassiers organisé le 29 juin sur le lac de la Vingeanne a laissé un goût amer. Le lendemain, des dizaines de brochets flottaient morts à la surface. Pour un événement prétendument « no kill », difficile de parler de réussite.
Une compétition aux conséquences mortelles
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Un pêcheur venu sur les lieux a fait une découverte qui fait froid dans le dos : des dizaines de brochets de toutes tailles morts, flottant à la surface du lac. Sans même chercher, il en a sorti une trentaine, preuve que le phénomène dépasse largement ce qu'on pourrait qualifier d'accident isolé.
L'événement avait pourtant été supervisé par l’AAPPMA La Vingeanne Vigilante-Auberive et des agents de la Fédération de pêche. Officiellement, tous les poissons étaient censés être remis à l’eau après capture, en respect du principe « no kill ». Visiblement, la théorie ne tient pas toujours la route.
Des conditions météo, vraiment responsables ?
Les premières explications avancées évoquent une vague de chaleur et une montée rapide de la température de l’eau. C’est vrai que la canicule a frappé fort. Mais s’en remettre uniquement aux conditions climatiques pour expliquer cette hécatombe, c’est un peu court.
Depuis la création de ce concours, jamais un tel désastre n’avait été observé. Pourquoi maintenant ? Et pourquoi aussi violemment ? Si la température de l’eau tue aussi facilement, alors il est peut-être temps de revoir certains principes de base du « no kill ».
Le « no kill » en question
La pratique du « no kill » repose sur l’idée que le poisson peut survivre à une capture, s’il est relâché rapidement et dans de bonnes conditions. Mais cela suppose que :
- la manipulation soit ultra-soignée,
- la remise à l’eau se fasse sans stress prolongé,
- les poissons soient en pleine forme physique,
- les conditions du milieu soient favorables.
Lors d’un concours, avec des dizaines de pêcheurs, des prises enchaînées, des manipulations multiples pour la mesure, la photo, l’enregistrement… on est loin du relâcher rapide et discret. À quel moment prétend-on encore protéger le poisson ?
Une image ternie pour les organisateurs
Cette affaire jette un sérieux doute sur les pratiques et la communication de l’AAPPMA locale. Comment peut-on valider un concours dont les conséquences visibles sont autant de poissons morts ? Que dire de l’impact sur la reproduction locale ? De l’image renvoyée aux jeunes pêcheurs ? Et des pêcheurs passionnés qui respectent vraiment leur environnement ?
Les fédérations de pêche, censées promouvoir une pratique responsable, doivent sortir du bois. Le silence ou le déni ne fera qu’aggraver la perte de confiance.
Responsabilités partagées ou aveuglement volontaire ?
Il faut poser la vraie question : est-ce que tous les concours “no kill” sont compatibles avec une pêche durable ? Quand la logistique prend le pas sur le vivant, quand l’organisation compte plus que la survie des poissons, il y a de quoi s’interroger.
La responsabilité ne peut pas reposer uniquement sur la météo. Il y a eu des choix humains, des protocoles décidés, un encadrement validé. Il serait trop facile de balayer tout ça d’un revers de main.
L’éthique ne s’arrête pas à l’hameçon sans ardillon
Organiser une compétition n’est pas un mal en soi. Mais faire croire que ces événements sont neutres sur la faune piscicole est un mensonge confortable. On ne joue pas au poker avec la vie aquatique, même avec les meilleures intentions.
Ce qu’il faut, c’est un vrai bilan post-événement, une analyse indépendante des mortalités et, surtout, le courage d’admettre que certaines pratiques doivent évoluer.
Crédits photos jhm .fr
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