Des dizaines de brochets retrouvés morts après un concours de pêche

Tibo Lepecheur
Par Lepecheur Modifié le 06/07/25 à 17:56
Des Dizaines De Brochets Retrouvés Morts Après Un Concours De Pêche

Le concours carnassiers organisé le 29 juin sur le lac de la Vingeanne a laissé un goût amer. Le lendemain, des dizaines de brochets flottaient morts à la surface. Pour un événement prétendument « no kill », difficile de parler de réussite.

Une compétition aux conséquences mortelles

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Un pêcheur venu sur les lieux a fait une découverte qui fait froid dans le dos : des dizaines de brochets de toutes tailles morts, flottant à la surface du lac. Sans même chercher, il en a sorti une trentaine, preuve que le phénomène dépasse largement ce qu'on pourrait qualifier d'accident isolé.

L'événement avait pourtant été supervisé par l’AAPPMA La Vingeanne Vigilante-Auberive et des agents de la Fédération de pêche. Officiellement, tous les poissons étaient censés être remis à l’eau après capture, en respect du principe « no kill ». Visiblement, la théorie ne tient pas toujours la route.

Des conditions météo, vraiment responsables ?

Les premières explications avancées évoquent une vague de chaleur et une montée rapide de la température de l’eau. C’est vrai que la canicule a frappé fort. Mais s’en remettre uniquement aux conditions climatiques pour expliquer cette hécatombe, c’est un peu court.

Depuis la création de ce concours, jamais un tel désastre n’avait été observé. Pourquoi maintenant ? Et pourquoi aussi violemment ? Si la température de l’eau tue aussi facilement, alors il est peut-être temps de revoir certains principes de base du « no kill ».

Le « no kill » en question

La pratique du « no kill » repose sur l’idée que le poisson peut survivre à une capture, s’il est relâché rapidement et dans de bonnes conditions. Mais cela suppose que :

  • la manipulation soit ultra-soignée,
  • la remise à l’eau se fasse sans stress prolongé,
  • les poissons soient en pleine forme physique,
  • les conditions du milieu soient favorables.
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Lors d’un concours, avec des dizaines de pêcheurs, des prises enchaînées, des manipulations multiples pour la mesure, la photo, l’enregistrement… on est loin du relâcher rapide et discret. À quel moment prétend-on encore protéger le poisson ?

Une image ternie pour les organisateurs

Cette affaire jette un sérieux doute sur les pratiques et la communication de l’AAPPMA locale. Comment peut-on valider un concours dont les conséquences visibles sont autant de poissons morts ? Que dire de l’impact sur la reproduction locale ? De l’image renvoyée aux jeunes pêcheurs ? Et des pêcheurs passionnés qui respectent vraiment leur environnement ?

Les fédérations de pêche, censées promouvoir une pratique responsable, doivent sortir du bois. Le silence ou le déni ne fera qu’aggraver la perte de confiance.

Responsabilités partagées ou aveuglement volontaire ?

Il faut poser la vraie question : est-ce que tous les concours “no kill” sont compatibles avec une pêche durable ? Quand la logistique prend le pas sur le vivant, quand l’organisation compte plus que la survie des poissons, il y a de quoi s’interroger.

La responsabilité ne peut pas reposer uniquement sur la météo. Il y a eu des choix humains, des protocoles décidés, un encadrement validé. Il serait trop facile de balayer tout ça d’un revers de main.

L’éthique ne s’arrête pas à l’hameçon sans ardillon

Organiser une compétition n’est pas un mal en soi. Mais faire croire que ces événements sont neutres sur la faune piscicole est un mensonge confortable. On ne joue pas au poker avec la vie aquatique, même avec les meilleures intentions.

Ce qu’il faut, c’est un vrai bilan post-événement, une analyse indépendante des mortalités et, surtout, le courage d’admettre que certaines pratiques doivent évoluer.

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Crédits photos jhm .fr

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Tibo Lepecheur
Lepecheur

Bonjour, je suis Tibo, un fervent passionné de pêche et rédacteur halieutique pour cet art ancestral. Dès mon enfance, j'ai été fasciné par l'eau et ses mystères, trouvant dans la pêche un moyen unique de me connecter avec la nature.

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8 commentaires à «Des dizaines de brochets retrouvés morts après un concours de pêche»

  • Je pense que le no-kill est toujours efficace dans des conditions normales sans exagérer pour les photos mais en concours sous cette chaleur extrême les pêcheurs conservent les poissons pour la pesée et c’est ça qui est pas bon!C’est la première fois que je vois ça mais faut en tirer des leçons pour le bien de la pêche sportive !

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  • Tout est dit dans votre compte rendu le faite de la canicule n’explique pas tout mais en fait partit oui c’est sur il faut relâcher sa prise très très vite quand il y’a canicule et aussi reste a savoir où est l’hameçon quand le pêcheur le retire si un poisson saigne comme on dit peut de chance que le poisson survive , ça plus ça plus ça vous donne cette hécatombe alors vous pouvez me dire que non mais moi je vous le redit mais si surtout quand un brochet reste hors de l’eau trop longtemps a méditer

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    • Et après on dit que le silure est nuisible. L’homme est malheureusement le premier responsable de ce genre de chose. Espérons que cela ne se reproduise pas

  • Ici se pose la question de fond : quel plaisir trouvons-nous à cette activité, la pêche dite « de loisir » ? J’y répondrai de façon toute personnelle, certes, mais qui interroge le principe même de mettre artificiellement/arbitrairement – par le biais de l’organisation d’une rencontre/concours – en dispute (et non pas, en conversation ou « dialogue-avec ») un humain avec l’Intelligence instinctive de
    l’animal, puis entre « collègues/concurrents » « sur le dos » de l’animal – y trouvant là le prétexte narcissique à se combattre entre pairs (par « le mental », l’outillage, l’observation, l’expérience et surtout, la compétence technique)… Symboliquement, le brochet, en tant que prédateur supérieur en eau douce, nous renvoie à notre représentation culturelle de super-prédateur, et cette confrontation dialectique s’avère dès lors comme un exercice de valorisation narcissique…
    Après… sur le concept même de No-Kill, qui à l’origine est conçu comme l’expression du respect de l’animal – et, à travers elle, de la Nature et du
    Vivant – me paraît profondément contradictoire et incompatible avec les conditions-mêmes du déroulement d’un concours*…
    … Maintenant, peut-être *ce dernier est-il aussi organisé par la Fédération, et localement, par l’Association de Pêcheurs indigène, autant pour consolider les liens d’usage et d’activité de la communauté des pêcheurs locaux, que pour entretenir de bonnes relations commerciales avec les sponsors en cheville avec la Fédé et les participants ? Je reconnais volontiers que mon approche de la pêche est davantage contemplative et méditative de La Nature, où j’y retrouve, dans cette présence attentive, comme un sorte de
    poésie et de magie profondément ancrées dans une mémoire collective de l’histoire humaine…
    Si ceci éclaire ce que j’ai pu dire auparavant, il serait quand même salutaire, ne serait-ce que pour l’image de l’activité (pêche de loisir et compétition) aux yeux du Grand Public, de repenser la pratique dans ses racines, alors que l’urgence climatique frappe à la porte de notre cœur et de notre conscience…

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    • Quand je vois ce que vous avez écrit je me dis juste que l’état à bien fait leur travail sur vous  » un vrais pantin » 🤣🤣. Le fameux réchauffement climatique cela est bien marrant aussi quand ont vois aucune différence avec les années 90 2000 en terme de température 😏. Arrêtez d’écouter vos maître au gouvernement sans réfléchir et faire des recherches soit même 🤣. Internet existe pour votre information cela éviterai de sortir de t’elle âneries.

  • Les organisateurs sont fautifs les captures en concours sont trop long pour la remise à l’eau des brochets ( il faut revoir avec des spécialistes afin de limiter ces méthodes qui nuient à tous.

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  • Bonjour, je pêche maintenant depuis près de 55 ans. Je pratique le No kill et suis très éclectique, Mer, tropic, salmonidés en lac et rivière, ancien compétiteur. En effet le No Kill lorsqu’ il est pratiqué avec quelques points d’attention est très respectueux du poisson. Je fais partie d’un club de pêche et avec le club nous avons 3 concours intimes ou nous avons changé les règlements habituellement pratiqué : 1 poisson pris = 1 point, il est notifié avec l’heure de capture par le concurrent voisin et la remise à l’eau est immédiate puisque nous ne pouvons sortir l’épuisette de l’eau , l’hameçon est bien entendu sans ardillon. Ma pratique halieutique est la pêche à la mouche, le poisson est pris à 98% du temps en bord de lèvre et la plupart du temps une simple détente de la ligne suffit à libérer la capture. Vous dite que la canicule n’y est pour rien et sur ce point je ne suis pas d’accord. Nous par exemple en lac lorsque la t° de surface en lac est de 22° on interdit la pêche. Le poisson, épuisé par le combat n’a pas suffisamment d’oxygène pour reprendre nage. Pêcher le carnassier en concours à la mouche éventuellement avec remise immédiate à l’eau est praticable mais tout autre pratique  » non »

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  • ce que j’ai du mal a admettre c’est que l’on pêche avec des tridents et en plus avec les ardillons , du temps ou je pêchai le carna toujours un hameçon et ardillon écrasé et je n’en ratais pas plus que les autres et je pense que la remise à l’eau n’est pas souvent faite comme il faut , je laissai toujours le poisson dans l’épuisette reprendre ses esprits ou déstressé après le combat et le laissai repartir seul .

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