Les pêcheurs en bord de mer disposent d’une grande diversité de coquillages pour attirer différentes espèces de poissons.
Certains sont très répandus et faciles à utiliser, d'autres sont plus spécifiques, mais tous ont un intérêt certain dans l’arsenal des appâts naturels.
La moule : un appât attractif aux multiples usages
Facilement disponible dans la nature ou chez le poissonnier, la moule est largement utilisée. Elle peut s’utiliser entière avec la coquille pour cibler des sparidés (daurades, sars, pagres), ou décortiquée pour pêcher bars, mulets ou poissons de roche.
- Entière, elle évite les touches de petits poissons.
- Décortiquée, elle diffuse des effluves rapidement dans l’eau.
- Techniques compatibles : pêche au coup, surfcasting, palangrotte, pêche à la pierre.
- Hameçons recommandés : N°4 à 3/0 (moule entière), N°18 à 4 (chair seule).
Le bigorneau : un appât de secours robuste
Présent sur les côtes rocheuses, le bigorneau est une ressource facile à récolter à la main. Bien qu’il dégage peu d’odeurs, sa chaire coriace le rend résistant à l'hameçonnage.
- À casser avec précaution pour en extraire la chair.
- S'utilise pour pêcher poissons de roche, sparidés, girelles ou sarrans.
- Idéal en surfcasting, à soutenir ou au coup.
- Meilleure fixation avec une aiguille à locher et un montage soigné.
Le couteau : un appât polyvalent pour zones sableuses
Ce bivalve de forme allongée vit enfoui dans le sable. Il s’utilise entier (avec ou sans coquille) ou en lanières.
- Ciblage de bars, daurades royales, marbrés, sars.
- Employé sur les plages, surtout en surfcasting.
- Chair fragile : nécessite un fil élastique de ligature pour renforcer la tenue à l’hameçon.
- Peut être frais ou congelé, parfois imprégné d’attractants (acides aminés).
L’huître : appât méconnu mais apprécié
Si son usage est moins courant, l’huître attire une grande variété de poissons.
- Recommandée en pêche à la calée, au toc ou au bouchon, près des zones rocheuses ou portuaires.
- Efficace pour sars, daurades, mulets, marbrés.
- La tendreté de la chair oblige à la faire durcir par salage (3 jours pour dégorger).
- Se trouve facilement dans la nature ou chez les poissonniers.
La patelle (ou bernique) : un appât de dernier recours
Appelée aussi chapeau chinois ou arapède, la patelle colle aux rochers et se récolte avec un couteau à lame fine.
- Utilisable lorsque d’autres appâts manquent.
- Chair très résistante mais peu attractive.
- Attire principalement poissons de roche (serrans, girelles, labridés).
- Efficace par mer agitée, présentée en grappes sur l’hameçon.
Adapter l’appât à la technique et à la cible
Chaque coquillage a ses spécificités, ses contraintes de conservation, et ses espèces cibles. Voici un récapitulatif utile :
Coquillage | Techniques | Espèces ciblées | Présentation conseillée |
---|---|---|---|
Moule | Coup, surfcasting, palangrotte | Daurade, sar, bar, mulet | Entière ou décortiquée |
Bigorneau | Coup, surfcasting, soutenir | Girelle, sar, poisson de roche | Chair extraite et piquée |
Couteau | Surfcasting, pêche à la calée | Bar, dorade, marbré | Entier ou en morceaux, ligaturé |
Huître | Toc, bouchon, calée | Sar, marbré, mulet | Chair salée pour durcissement |
Patelle | Calée, bouchon | Girelle, labride, vieille | Plusieurs chairs sur hameçon |
L’usage des coquillages comme appât constitue une solution fiable, locale et adaptable à de nombreuses situations de pêche en mer. Leur accessibilité, leur diversité et leurs propriétés spécifiques permettent d’élargir les possibilités selon la saison, la météo, les poissons recherchés et la zone de pêche.
Les pêcheurs qui savent choisir et préparer intelligemment ces coquillages disposent d’un atout supplémentaire pour réussir leurs sorties, tout en valorisant des ressources disponibles au plus près du rivage.