Silure : et pourquoi ne pas essayer le pellet, une technique de pêche redoutable

La pêche du silure au pellet est une méthode encore peu répandue en France, bien que largement pratiquée en Espagne, notamment sur l’Èbre. Cette approche, inspirée des techniques des carpistes, repose sur un amorçage ciblé et un appât riche en protéines, attirant efficacement ces poissons carnassiers. Elle présente plusieurs avantages, notamment la possibilité de pêcher depuis la berge et d’attirer de beaux spécimens.

Qu’est-ce que le pellet et pourquoi attire-t-il les silures ?

Le pellet est un aliment conçu à l’origine pour l’élevage des poissons. Il est composé de farines végétales et animales, de tourteaux (soja, colza) et d’huiles de poisson. Son fort taux de protéines (30 à 45 %) en fait un appât particulièrement attractif pour les silures, qui sont attirés par son odeur carnée.

Ce type d’appât se dissout progressivement dans l’eau en quelques heures, en fonction de la température et du courant. Cette caractéristique peut être un inconvénient, nécessitant un réamorçage fréquent, mais elle permet aussi de diffuser un signal olfactif puissant sur une zone précise.

Une technique qui repose sur l’amorçage

Contrairement aux techniques classiques comme la bouée, la pêche au vif ou la pêche à la dérive, la pêche au pellet mise sur un amorçage intensif pour fixer les silures sur un poste. Cette approche consiste à déposer une grande quantité de pellets à un endroit précis afin de créer une concurrence alimentaire entre les poissons.

Les étapes d’un amorçage réussi :

• Localiser une zone propice : fosses, cassures ou chenaux profonds.
• Préparer l’amorçage en amont : idéalement 24 à 48 heures avant la pêche.
• Utiliser des pellets de tailles variées : des 25 mm pour l’eschage et des 9-15 mm pour l’amorçage.
• Ajouter d’autres appâts attractifs : Frolic, graines ou bouillettes carnées.

En concentrant les poissons sur une zone bien définie, cette technique permet d’attirer les plus gros spécimens, qui chassent les poissons plus petits.

Matériel adapté pour la pêche au silure au pellet

Cette technique requiert un équipement spécifique pour gérer la puissance de ces poissons imposants.

Équipement recommandé :

• Cannes : de 2,70 m à 3 m, avec une puissance de 150 à 300 g.
• Moulinet : modèle robuste, de taille 4000 à 8000, équipé d’un frein puissant.
• Tresse : de 45°° pour le corps de ligne, avec une tête de ligne en nylon 70-80°°.
• Bas de ligne : tresse gainée ou Kevlar, d’une résistance de 75 à 100 kg.
• Plomb : de 180 à 250 g, selon le courant.
• Hameçons : tailles 3/0 à 5/0, fort de fer.

Les cannes sont généralement placées sur un rod pod ou des piques avec détecteurs de touche. La présence du pêcheur à proximité est essentielle, car les touches peuvent être discrètes malgré la taille des poissons.

La mise en action : une pêche dynamique

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la pêche au pellet ne consiste pas simplement à attendre passivement que les poissons mordent. L’activation du poste par un réamorçage fréquent est indispensable pour maximiser les chances de touches.

Déroulement d’une session :

1. Amorçage initial avec un mélange de gros et petits pellets.
2. Installation des cannes, en concentrant les montages sur une zone restreinte.
3. Suivi des touches : les silures peuvent être méfiants et donner des tirées discrètes avant de se piquer franchement.
4. Réamorçage après chaque touche ou relance : les pellets dissous laissent une empreinte olfactive qui attire les poissons.
5. Gestion du combat : un silure peut se montrer très puissant, nécessitant un bon matériel et une technique adaptée.

Retour d’expérience : efficacité prouvée

Les retours de pêcheurs ayant adopté cette technique montrent des résultats souvent impressionnants. Plusieurs sessions réalisées en Saône et sur le Rhône ont permis de capturer des silures dépassant les 2 mètres, avec parfois plus de 10 poissons en 24 heures.

Une approche bien rodée, combinant un bon choix de poste, un amorçage efficace et une attention constante aux touches, semble garantir une réussite élevée. Les plus beaux spécimens sont généralement capturés en été, lorsque l’eau est chaude et que les silures sont particulièrement actifs.

Une alternative aux méthodes traditionnelles

La pêche du silure au pellet se distingue des techniques habituelles en offrant plusieurs avantages :

• Accessibilité : pas besoin d’embarcation, elle peut se pratiquer depuis la berge.
• Efficacité : en période chaude, elle permet de prendre de nombreux poissons sur un même poste.
• Sélectivité relative : bien que certains petits silures soient attirés, les gros spécimens dominent souvent sur l’amorçage.
• Dynamisme : elle demande une implication active du pêcheur, entre l’amorçage et la gestion des touches.

Elle demande cependant un certain investissement en appâts, le coût des pellets pouvant être élevé, surtout lors de préamorçages répétés.

Une approche qui mérite d’être davantage exploitée

Encore sous-exploitée en France, cette technique offre pourtant des résultats convaincants. Son efficacité repose sur une bonne connaissance du poste, une gestion rigoureuse de l’amorçage et un suivi attentif des touches.

Les retours d’expérience montrent qu’elle peut surpasser certaines méthodes traditionnelles, notamment lors de conditions estivales difficiles où les silures sont plus enclins à se fixer sur une zone de nourriture abondante.

Si elle demande une préparation rigoureuse et un suivi constant, la pêche du silure au pellet se révèle être une alternative intéressante pour les passionnés cherchant une approche différente et performante.