Les chasseurs du Haut-Rhin sont en colère, et ils ne comptent pas se taire. Alors qu’ils se sont heurtés à des quotas de prélèvement jugés irréalistes, les autorités menacent désormais de lourdes sanctions financières. La chasse se transforme-t-elle en bras armé d’une politique administrative aveugle ?
Des quotas de chasse fixés sans tenir compte du terrain
Le schéma départemental de gestion cynégétique du Haut-Rhin, élaboré par la CDCFS (commission départementale de la chasse et de la faune sauvage), a imposé aux chasseurs des objectifs précis pour la saison :
- 2 000 grands cervidés,
- 10 000 chevreuils,
- 350 chamois,
- 165 daims.
Ces chiffres ont été fixés avec une menace claire : ne pas atteindre ces quotas entraînerait des amendes de 1 500 à 7 500 euros par espèce et par lot de chasse. Mais encore faut-il que le gibier soit là pour être prélevé…
Des animaux en baisse, des chasseurs en alerte
Au fil de la saison, les rencontres avec les cervidés se sont raréfiées. La fédération départementale des chasseurs du Haut-Rhin (FDC 68) a rapidement signalé que ces objectifs ne pourraient probablement pas être atteints sans mettre en péril les populations de grands gibiers.
Le constat est partagé par certains écologistes, pourtant souvent opposés aux chasseurs. Une pétition a même recueilli plus de 25 000 signatures en soutien aux Nemrods, réclamant une gestion plus réaliste du gibier.
Des sanctions absurdes et une menace de manifestation
Les premiers bilans indiquent qu’il manque environ 250 cerfs pour atteindre les objectifs fixés. Conséquence ? Les chasseurs risquent maintenant les sanctions financières prévues.
Pour Caroline Rolly, directrice de la FDC 68, ces décisions sont purement administratives et ne tiennent pas compte des comptages réalisés sur le terrain. Les indicateurs montrent qu’il n’y a pas de surpopulation de gibier et que les dégâts forestiers sont en baisse.
Face à cette injustice, les chasseurs ne comptent pas se laisser faire. Ils préviennent déjà : "S'il faut descendre dans la rue, on le fera !". Une nouvelle bataille entre chasseurs et administration semble donc inévitable.
Un bras de fer en perspective
Faut-il punir des chasseurs pour ne pas avoir abattu des animaux devenus rares ? Ces sanctions financières ressemblent à une mesure aveugle, sans lien avec la réalité du terrain. Si l’administration persiste dans cette voie, elle risque de déclencher un mouvement de contestation inédit chez ceux qui, pourtant, jouent un rôle essentiel dans l’équilibre de nos forêts.