Le bar commun (Dicentrarchus labrax) figure parmi les espèces les plus recherchées en pêche côtière. Très apprécié pour son comportement combatif, il demande néanmoins une bonne lecture des conditions maritimes et une maîtrise des différentes techniques.
Les paramètres naturels influençant l'activité du bar
Le comportement du bar dépend fortement de la température de l’eau et des coefficients de marée. Selon les observations d’un pêcheur expérimenté en Charente-Maritime, deux seuils thermiques ressortent :
- 15 °C : à partir de ce seuil, les leurres de surface deviennent moins efficaces. Le poisson descend sous la thermocline.
- 7 °C : en-dessous, l’alimentation du bar ralentit fortement. Les captures depuis le bord deviennent très rares.
Les coefficients de marée idéaux se situent entre 60 et 90 :
- En-dessous de 62, les faibles courants rendent la traque plus difficile.
- Au-delà de 90, les eaux très agitées exigent une approche plus technique, bien que les poissons soient présents.
Les meilleurs créneaux horaires correspondent aux dernières heures de montante et aux deux heures post-pleine mer, notamment au lever ou coucher du soleil.
Choix du spot : savoir où chercher le bar
La localisation du bar obéit à quelques constantes. Le poisson aime se tenir là où le courant ralentit, change de direction ou forme des poches calmes :
- Plages et baïnes : zones riches en courant temporaire où les bars viennent chercher leur nourriture.
- Rochers et contre-courants : structures où le poisson attend embusqué.
- Sorties d’estuaires, embouchures, criques : lieux de passage riches en proies.
- Chasses en surface : signes clairs d’activité prédatrice, repérables par l’agitation de surface ou la présence d’oiseaux plongeant.
Le matériel adapté à la pêche du bar
Le choix du matériel varie selon le lieu et la profondeur :
- Cannes de 2,70 m à 3 m, puissance 10-50 g pour zones calmes, 20-60 g si présence de courant ou de profondeur.
- Tresse 12/100 à 16/100 recommandée pour sa résistance et discrétion, avec fluorocarbone en bas de ligne (30 à 40/100) sur 50 cm à 1 m.
Les différents types de leurres à utiliser
Les techniques varient selon la profondeur et l’activité des poissons :
- Leurres de surface : stickbaits ou poppers efficaces lorsque les bars chassent en surface. Patchinko, Popchinko.
- Jerkbaits : utiles quand les bars ne montent pas, efficaces entre 2 m et 4 m de fond. Exemples : Mag Squad 115 F, Flash Minnow.
- Leurres souples : grande polyvalence, à utiliser à différentes profondeurs selon la tête plombée. Modèles populaires : Black Minnow, Nitro Shad, Crazy Sand Eel.
- Jigs métalliques : adaptés aux longues distances, utilisables en surface comme en profondeur.
Conseil pratique : commencer par pêcher en surface, puis tester les couches intermédiaires et enfin le fond si aucune touche n’est ressentie.
Techniques complémentaires : diagonale, mitraillette, surfcasting
Trois méthodes supplémentaires permettent d’élargir les options :
- Pêche à la volée (du bord ou en bateau) : animation vive d’un leurre souple imitant une fuite.
- Pêche en diagonale (en dérive) : action naturelle du leurre près du fond.
- Pêche à la mitraillette : montage multi-hameçons avec plumes, simple à utiliser.
- Surfcasting : pêche au posé avec appâts naturels (crabes, vers marins, coquillages), particulièrement en automne.
Adapter sa pratique à la saison et au milieu
Les résultats dépendent fortement de l’adéquation entre technique, matériel, période et milieu :
- Leurres souples et surface en été ou eaux tempérées.
- Appâts naturels et surfcasting en période froide ou forte houle.
- Sélection des appâts en fonction du biotope local (ex. crabe en début de saison, arénicole sur plage).
À retenir : pour pêcher le bar de façon efficace, il faut combiner analyse des conditions naturelles, choix technique rigoureux et bonne lecture du terrain. Le matériel seul ne suffit pas. Les meilleurs résultats sont observés chez les pêcheurs qui savent observer, s’adapter et varier leurs approches.