La pêche du vairon attire les curieux comme les habitués. Fréquent dans les cours d’eau français, ce petit poisson joue un rôle central dans la chaîne alimentaire aquatique. Très utilisé comme vif pour la truite ou la perche, il se pêche facilement à condition de respecter certaines pratiques et règles.
Un poisson discret mais très présent
Le Phoxinus phoxinus, ou vairon, appartient à la famille des cyprinidés. Il mesure entre 4 et 10 cm, parfois jusqu’à 14 cm, pour un poids d’une dizaine de grammes. Il vit en bancs denses dans les rivières et ruisseaux aux eaux pures, aussi bien en plaine qu’en altitude.
Son habitat préféré comprend les fonds caillouteux, les herbiers et les zones de courant modéré. Sensible à la pollution, il tend à disparaître des rivières dégradées, mais reste commun dans les secteurs bien oxygénés. On le trouve aussi bien en 1ère qu’en 2e catégorie piscicole.
Reproduction et comportement alimentaire
La fraie du vairon a lieu entre mai et juin. La femelle dépose quelques centaines d’œufs dans les zones de graviers, où ils sont fécondés par les mâles. Pendant cette période, ces derniers arborent une parure nuptiale colorée, mêlant rouge, jaune et bleu métallique.
Le vairon est omnivore : vers, larves, œufs, débris végétaux, micro-organismes... Peu exigeant, il gobe tout ce qu’il trouve, y compris les alevins d'autres espèces. Son comportement grégaire et sa voracité en font une cible simple pour la pêche.
Techniques de pêche au vairon
À la ligne flottante
La méthode la plus classique reste la pêche au coup, en bord de rivière. Le matériel requis est simple :
- une canne entre 2 et 4 m,
- un flotteur léger (moins d’1 g),
- du fil en 8/100,
- un petit hameçon sans ardillon,
- des esches comme des vers de vase, pinkies, ou des tronçons de vers de terre.
Un amorçage modéré avec de la chapelure ou du pain augmente les chances de succès, en provoquant la concurrence alimentaire.
À la carafe
Cette technique consiste à immerger une bouteille bricolée remplie d’amorce (pain, biscotte, chapelure) et lestée de cailloux. La bouteille est placée goulot vers l’aval, avec des petits trous pour faciliter l’entrée des vairons.
Des retours d’expérience indiquent qu’une bouteille bien placée peut capturer plusieurs dizaines de vairons en une demi-heure. Il faut néanmoins respecter certaines règles :
- Volume autorisé : 1 ou 2 litres selon les départements.
- Réglementation locale à vérifier, car cette méthode est interdite dans certaines zones.
Réglementation en vigueur
En 1ère catégorie, la pêche du vairon est autorisée uniquement durant la période de la truite, soit du 2e samedi de mars au 3e samedi de septembre inclus. En 2e catégorie, elle est autorisée toute l’année.
L’usage de carafes ou bouteilles est encadré : la contenance maximale autorisée ne doit jamais dépasser deux litres. Il est conseillé de se référer au règlement départemental de la fédération de pêche concernée.
Usages du vairon en pêche
Le vairon est un vif très recherché, notamment pour :
- la truite, en pêche au toc ou au poisson mort manié,
- la perche, souvent en flottaison,
- le chevesne, le sandre ou même le brochet, pour les montages au vif.
Les vairons capturés à la carafe ont l’avantage de ne pas avoir été piqués, ce qui les rend plus résistants en vivier.
Un intérêt pédagogique et pratique
La pêche du vairon a un intérêt éducatif pour les jeunes débutants, qui peuvent s’initier sans matériel complexe. C’est aussi une activité accessible sur des zones où la pression halieutique est faible.
Enfin, en tant que proie naturelle pour de nombreux carnassiers, le vairon constitue un élément fonctionnel du milieu aquatique, et son prélèvement doit se faire avec discernement.